Quand le changement cogne à notre porte, on a toujours deux choix : ou bien on le laisse entrer, ou bien on essaie par tous les moyens de lui faire comprendre qu'on n'est pas à la maison.
Des variantes existent, cela dit. On peut l'attendre avec les poings serrés, on peut rêver d'ouvrir la porte en le laissant dehors... ou on peut, comme on le fait souvent, faire semblant de ne pas l'avoir entendu cogner et vaquer tranquillement à nos activités.
Le problème est qu'un jour, nos activités nous paraissent de plus en plus moroses et maussades, sans intérêt. On n'a plus l'impression de vivre pour soi, mais de vivre pour les autres. Et on s'enlise dans le rôle de celui qui subit sa vie, qui vit sa vie comme ça parce qu'on ne peut pas faire autrement, qu'on n'a pas le choix. Nous ne sommes plus libres.
La société dans laquelle on vit nie constamment notre liberté individuelle. Dès qu'il y a débat sur une question politique par exemple, il se trouvera toujours quelqu'un autour de la table pour nous dire que ça ne changera rien, que les choses sont ce qu'elles sont, qu'on ne peut rien y faire... C'est faux! Certes, il y a des choses qui prennent du temps à changer. Mais tout change, qu'on le veuille ou non.
J'aime voir la vie comme une succession de cycles. La nature nous l'enseigne : chaque saison est une occasion de souligner à quel point la vie change. L'été succède au printemps, qui lui succède à l'hiver et à l'automne. La nature naît, meurt, renaît. Pourquoi cela serait-il différent dans nos vies? Pourquoi ne pourrait-on pas recommencer à chaque saison, voire à tous les jours?
C'est un peu ce que j'ai décidé de faire : recommencer. Je n'ai pas l'intention d'effacer qui j'étais auparavant, seulement de me redéfinir. Parce que chaque jour est une occasion de se redéfinir, de recommencer. Ce blogue est un peu une manière de marquer le changement. Avant mon déménagement, j'ai invité des amis à la maison pour faire une fête du changement. J'ai réuni des gens que j'aime et avec eux, j'ai souhaité souligner mes années passées en ville, et célébrer le nouveau qui entrait dans ma vie. Nous nous sommes posés la question : qu'est-ce que je veux accueillir dans ma vie? Les réponses, aussi variées que possible, nous ont donné finalement une réponse globale : je veux être bien.
Le changement, même douloureux, est toujours une occasion d'apprendre sur soi, d'apprendre à reconnaître ce qu'on souhaite et ce qu'on ne souhaite plus, de faire le tri, le ménage. Le changement nous invite à nous défaire de vieilles habitudes et à nous ouvrir à autre chose. À prendre des risques. À essayer.
Dans L'Art du bonheur, Christophe André parle de la vie comme étant un cycle infini de périodes de joie, suivies de périodes de peine. Entre les deux, ce qu'il nomme l'absence de bonheur. L'absence de bonheur, ce n'est pas le malheur. C'est la zone grise, celle où on fait le deuil d'un bonheur passé pour accueillir le prochain. C'est la transition, période essentielle du changement. L'hiver et l'été n'arrivent pas d'un coup sec. Ils ont besoin de l'automne, du printemps. La prochaine fois que vous irez à l'extérieur, regardez autour de vous : tout change, à chaque minute. Il y a toujours du nouveau. Le changement cogne toujours à la porte.
La prochaine fois que le changement cognera à votre porte, serez-vous là pour répondre?
Il est peut-être déjà là, silencieux, attendant simplement qu'on le laisse entrer.
Êtes-vous prêt à ouvrir la porte?
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